Charançon du blé

Sitophilus grannarius

Le charançon du blé (Sitophilus grannarius) est l’un des principaux ravageurs primaires des grains stockés et des cultures céréalières.

Sa prolifération peut entraîner d'importantes pertes économiques, dégrader la qualité des récoltes, mais aussi menacer la sécurité alimentaire dans les silos et entrepôts de stockage.


Le charançon du blé, cycle de vie et comportement

Cycle de vie

Le charançon du blé présente un développement complet avec quatre stades : œuf, larve, nymphe et adulte. Le cycle biologique est fortement température-dépendant avec un seuil thermique de développement de 14°C.


Selon les données INRA, le facteur de multiplication peut atteindre des niveaux critiques selon la température de stockage : à 20°C, une population peut être multipliée par 10 en 60 jours, tandis qu'à 25°C, ce facteur peut dépasser x50 sur la même période.


Les femelles pondent leurs œufs directement à l'intérieur des grains après avoir perforé l'enveloppe avec leur rostre caractéristique.

Description du charançon du blé

Le charançon du blé appartient à la famille des Curculionidae. Cet insecte coléoptère, de 2 à 4 mm de long, se reconnaît à son corps brun-noir lustré et à son rostre caractéristique prolongeant la tête.


Contrairement aux charançons du riz (Sitophilus oryzae) ou du maïs (Sitophilus zeamais), il ne vole pas car ses élytres sont soudés, ce qui limite sa dispersion naturelle (mais cela peut favoriser sa prolifération).

Les larves apodes et blanchâtres se développent en consommant l'endosperme du grain.

Habitat naturel et comportement

Ce mode de vie endophage rend la détection précoce plus difficiles. Sitophilus granarius privilégie les environnements secs et tempérés des installations de stockage, où elle peut se maintenir toute l'année en l'absence de régulation thermique appropriée.


Le charançon du blé s'attaque principalement aux grains de blé, mais peut également infester l'orge, l'avoine et d'autres céréales stockées. Sa capacité d'adaptation aux conditions de stockage en fait un ravageur redoutable dans les silos et entrepôts.


Nuisances et impact économique

Pertes quantitatives et qualitatives

Le charançon du grain occasionne des pertes de rendement considérables qui peuvent atteindre 10 à 20% selon l'ampleur de l'infestation, voire 50% dans les cas les plus sévères (Mebarkia, 2012). Les larves consomment l’endosperme, ce qui vide les grains de leur contenu nutritif.


Outre la diminution quantitative, c'est la qualité des grains qui se trouve fortement altérée : présence d'excréments et de débris d'insectes, contamination par des restes de larves et de nymphes, perforations caractéristiques sur les grains attaqués, et augmentation de l'humidité (et donc développement fongique).


Conséquences économiques

Refus des lots contaminés par les acheteurs, déclassement commercial des céréales infestées, coûts de traitement curatif des stocks, pertes de réputation auprès des clients... Les lots peuvent aussi être rendus impropres à la consommation humaine ou animal. Il existe un risque de développement de champignons et de mycotoxines.

Solutions naturelles pour Sitophilus granarius

Prévention par maîtrise environnementale

La ventilation de refroidissement constitue la méthode préventive la plus efficace. Maintenir la température des stocks en dessous de 14°C réduit le facteur de multiplication par 1000, interrompant pratiquement le développement des populations.



FAQ : Charançon du grain et traitement


Comment différencier le charançon du blé des autres espèces ?

Le charançon du blé se distingue par ses élytres soudés (incapacité de vol) et sa couleur brun-noir uniforme, contrairement aux charançons du riz et du maïs qui peuvent voler et présentent parfois des taches claires.

Comment détecter une infestation précoce ?

Le monitoring par pièges à phéromones permet une détection précoce des adultes. L'inspection visuelle recherche les perforations circulaires caractéristiques sur les grains et la présence d'adultes dans les stocks.



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