Les Culicoïdes : minuscules vecteurs d’une maladie redoutée

Les Culicoïdes sont de très petits moucherons piqueurs, mesurant entre 1 et 3 mm, appartenant à la famille des Ceratopogonidae. Bien qu’à peine visibles à l’œil nu, ces insectes peuvent jouer un rôle épidémiologique majeur en élevage.


Plusieurs espèces du genre Culicoïdes sont en effet reconnues comme vecteurs de virus pathogènes, en particulier le virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO), ou Bluetongue.


Présentation des Culicoïdes

Ces moucherons sont présents dans le monde entier, avec une prédilection pour les zones chaudes et humides. En Europe l’espèce vectrice la plus importantes est C. pulicaris. Leurs larves se développent dans des substrats riches en matière organique humide, comme les abords d’abreuvoirs, les zones boueuses, les lisiers ou les lagunes d’eaux usées. Le cycle de vie complet, de l’œuf à l’adulte, peut durer de deux à six semaines selon les conditions environnementales.


Seules les femelles se nourrissent de sang, principalement à l’aube et au crépuscule, moments où leur activité est la plus intense. Elles localisent leurs hôtes (essentiellement des ruminants comme les bovins, les moutons ou les cervidés) grâce au CO₂, à la chaleur corporelle et aux odeurs. C’est au cours de ces repas sanguins que la transmission du virus peut se produire.


Virus de la FCO et Culicoïdes

Le virus de la FCO (Bluetongue virus, BTV) est un Orbivirus de la famille des Reoviridae, à ARN double brin. Il en existe plus de 25 sérotypes. Lorsque le virus est absorbé par une femelle Culicoïdes infectant un animal malade, il se multiplie dans l’intestin de l’insecte, migre vers les glandes salivaires, puis est inoculé à l’animal suivant. Après une incubation extrinsèque d’environ 7 à 10 jours, l’insecte devient infectieux pour toute la durée de sa vie.

La FCO affecte principalement les ruminants domestiques et sauvages. Chez les moutons, espèce la plus sensible, les symptômes peuvent être graves : fièvre, œdèmes du visage et de la langue, cyanose (langue bleuâtre), lésions buccales, salivation, troubles respiratoires, boiteries, amaigrissement, voire avortements. Ce sont ces signes cliniques qui ont donné son nom anglais à la maladie : Bluetongue. Les bovins sont souvent asymptomatiques mais peuvent développer une légère fièvre, des lésions buccales, une baisse de production laitière ou une inflammation des sabots. Leur rôle est particulièrement important dans la transmission, car ils agissent comme réservoirs silencieux. Les chèvres sont en général résistantes mais peuvent également porter le virus.



Crédits photos : Jean-Baptiste Ferré/EID-Méd



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