Les dangers du ténébrion en élevage

Les dangers du ténébrion (Alphitobius diaperinus) en élevage sont de plusieurs ordres.En plus de fragiliser les bâtiments, ce coléoptère agit comme vecteur de pathogènes dangereux pour les volailles.


Quelles solutions ? Comment le reconnaître ? Bestico vous explique le détail.


Identification et cycle de vie du ténébrion

Le ténébrion adulte (Alphitobius diaperinus) est un coléoptère noir brillant, ovale et aplati, mesurant environ 6 mm de long. Les larves, de couleur brune et glabre, vivent principalement dans la litière, l’aliment ou sur le sol. Elles sont capables de creuser les matériaux de construction et de perforer les isolants, ce qui les rend particulièrement problématiques comme nuisibles en élevage avicole.


Cycle de vie : durée, conditions optimales de développement, prolificité

Le cycle de vie du ténébrion varie selon la température et l’humidité. La reproduction et le développement nécessitent une température minimale de 15°C, avec des conditions optimales autour de 30°C et une humidité relative de 90 %.

  • La femelle adulte vit de 2 à 12 mois et peut pondre jusqu’à 2 000 œufs au cours de sa vie, à raison de 3,5 œufs par jour en moyenne.
  • Les œufs éclosent après 14 jours à 20°C ou 4 jours à 30°C.
  • La phase larvaire dure environ 100 jours à 20°C ou 40 jours à 30°C, avec 6 à 11 stades larvaires.
  • La pré-nymphose et la nymphose se déroulent dans des endroits secs, chauds et sombres, souvent dans les cloisons ou la litière.
  • L’adulte émerge de la pupe, prêt à se reproduire presque aussitôt.

Qu’est-ce qui attire les ténébrions ?

Le ténébrion affectionne les environnements chauds, humides et riches en matières organiques. En guise d’habitat naturel, il colonise la litière, les abords des cloisons et les isolants des bâtiments d’élevage. Il est globalement attiré par :


  • La présence de matières organiques en décomposition (litière souillée, fientes, résidus alimentaires).
  • Les abris sombres et protégés, comme les interstices des isolants, les fissures des sols ou les zones peu ventilées.
  • Les phéromones émises par leurs congénères, qui jouent un rôle d’agrégation et renforcent la colonisation des sites infestés.

Dangers du ténébrion et nuisances causés en élevage

Le ténébrion est un nuisible posant des problématiques bien spécifiques en élevage.


1. Dégradation des bâtiments

Les larves et adultes creusent des galeries dans les matériaux isolants, fragilisant les structures et réduisant l’efficacité énergétique des bâtiments. Cette dégradation peut entraîner jusqu’à 67 % d’augmentation des besoins en chauffage, générant des surcoûts importants pour l’éleveur.

2. Vecteur de pathogènes

Le ténébrion est reconnu comme vecteur de plus de 60 agents pathogènes, dont des bactéries (Salmonella, E. coli, Campylobacter, Clostridium), des virus (grippe aviaire, maladie de Newcastle, maladie de Marek) et des parasites (coccidies, ténias). Les insectes contaminent les aliments, la litière et peuvent transmettre ces agents pathogènes directement aux volailles par ingestion ou contact.

3. Impact sur la santé et le bien-être animal

La consommation de ténébrions par les volailles peut entraîner des troubles digestifs, des inflammations et des retards de croissance. Le stress et la baisse de rendement sont également observés dans les lots infestés, avec une diminution de l’indice de consommation et une augmentation de la morbidité.

4. Conséquences économiques

Les infestations de ténébrions engendrent, directement ou indirectement, des pertes économiques :

  • Surcoûts liés au chauffage et à la rénovation des isolants (jusqu’à 3 000 € par bâtiment tous les 3 à 4 ans)
  • Pertes de production par baisse de performance zootechnique
  • Hausse des coûts de traitements et de gestion sanitaire.


Quelles solutions de lutte contre le ténébrion ?

Problèmes des solutions chimiques

L’utilisation d’insecticides tels que le spinosad ou les pyréthrinoïdes n’est pas la solution idéale, en raison de plusieurs inconvénients.


D’une part, ces substances favorisent l’apparition de résistances au sein des populations de nuisibles, comme le montrent des études ayant observé des mécanismes d’évitement comportemental ou d’adaptation physiologique chez des populations de ténébrions en Bretagne.


D’autre part, ces traitements chimiques ne sont pas sans risques pour l’environnement et la sécurité alimentaire : ils peuvent s’avérer toxiques pour les insectes auxiliaires bénéfiques, tels que les coccinelles et les syrphes, et entraîner la présence de résidus dans les œufs, ce qui soulève des préoccupations en matière de qualité des produits et de santé publique.

Insecticides naturels Bestico

DARWIN (nématodes Steinernema)

DARWIN est une solution biologique à base de nématodes entomopathogènes (Steinernema sp.) qui ciblent les larves et nymphes de ténébrions dans la litière. Après application, les nématodes infectent rapidement les larves, provoquant leur mort en 24 à 48 heures et réduisant ainsi la population de nuisibles.


Le traitement s’effectue idéalement en fin de lot, avant l’évacuation des fumiers et le lavage des bâtiments, pour cibler les stades larvaires avant qu’ils ne migrent vers les isolants. Il est conseillé de réaliser 2 à 3 passages en dinde et 1 à 2 traitements en poulet. DARWIN s’utilise en présence d’animaux, sans risque de résidus ni de résistance.

Tenedrop (solution de piégeage pour ténébrion)

Tenedrop est un piège mécanique conçu pour capturer les ténébrions adultes. Placé au sol dans les zones de passage (près des chaînes d’alimentation, abords des murs), chaque piège couvre environ 100 m². On y dépose une poignée d’aliment pour attirer les insectes, qui tombent dans le piège et ne peuvent plus ressortir. Les ténébrions capturés sont ensuite éliminés par congélation pendant 48 heures.


Notre conseil : conserver en permanence un centimètre de ténébrions morts au fond du piège : ces insectes émettent des phéromones d’agrégation qui renforcent l’attractivité du dispositif et favorisent la capture continue de nouveaux individus.

Lutter contre les nuisibles en élevage

La maîtrise du ténébrion en élevage avicole implique d’agir sur plusieurs fronts : hygiène rigoureuse, gestion de la litière et recours à des solutions de lutte ciblées. Les méthodes biologiques, comme les nématodes entomopathogènes et les pièges, apportent une réponse efficace et respectueuse de l’environnement et de la santé des animaux.


Tous les nuisibles en élevage ont des prédateurs et des solutions naturels destinés à les régulés. Bestico apporte ces produits ainsi qu'une expertise personnalisée aux éleveurs.


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